EN | FR

Les « meilleures pratiques » ERP manquent souvent de nuance : pourquoi les approches dogmatiques mènent à l’échec

Une image en flat-lay moderne et épurée montrant une équipe projet planifiant une implantation ERP : mains pointant un flux de travail.

Les meilleures pratiques existent pour une bonne raison : elles apportent un cadre, réduisent les risques et fournissent un point de départ structuré pour des projets ERP complexes.

Le problème, c’est quand ces phrases deviennent des règles absolues — appliquées sans contexte, sans réflexion et sans prendre en compte la réalité du terrain.

Les implantations réelles — surtout sur Dynamics 365 Finance — sont humaines, imparfaites, itératives et pleines de compromis.
Et pour réussir, un ingrédient essentiel est nécessaire :

La nuance.

Des slogans comme « pas de personnalisations », « respecter le périmètre initial », « fit-to-standard » ou « prioriser le MVP » reviennent constamment.
Mais dans la pratique, ils n’ont de sens que si l’équipe comprend le contexte, la valeur d’affaires et l’objectif du projet.

Car la question la plus importante dans n’importe quel projet ERP reste :

« Pourquoi faisons-nous ce projet? »

Chaque décision — fonctionnelle, technique ou organisationnelle — doit être évaluée à l’aune de la valeur d’affaires, qu’elle soit monétaire ou non monétaire.

Voici les « meilleures pratiques » qui nécessitent beaucoup plus de nuance qu’on ne le pense.


1. « Commencez par un MVP » — Oui, mais seulement si le MVP est clairement défini

Le conseil classique :
« Faites simple, allez en production rapidement, concentrez-vous sur le MVP. »

La réalité :

  • Le terme MVP veut dire quelque chose de différent pour chaque groupe.
  • Un MVP mal défini devient une excuse pour couper dans les éléments essentiels.
  • En finance, certaines exigences ne sont pas négociables (rapprochements, taxes, contrôles, clôture).
  • Un mauvais MVP détruit la confiance avant même le go-live.

Un MVP fonctionne seulement si les incontournables sont définis dès le début, pas lors des tests.

Prisme de la valeur d’affaires :
→ Un go-live plus rapide n’a aucune valeur si la justesse financière est compromise.

Lecture recommandée :


2. « Documentez bien vos exigences » — Oui, mais la documentation ≠ alignement

On entend souvent :
« Documentez chaque exigence. »

Oui… mais la documentation seule ne crée pas l’alignement.

La réalité :

  • Les exigences évoluent lorsque les utilisateurs découvrent les nouvelles fonctionnalités grâce aux ateliers et aux prototypes.
  • Les exigences initiales reposent sur des hypothèses, souvent incomplètes.
  • On peut avoir un cahier de 200 pages et être complètement désalignés.
  • Les clarifications les plus importantes apparaissent souvent pendant les tests.

Prisme de la valeur d’affaires :
→ La documentation soutient l’alignement, mais ne le crée pas.
L’alignement se crée via ateliers, démonstrations, itérations et communication continue.

Lectures recommandées :


3. « Respectez le périmètre initial » — Oui, mais le périmètre va forcément évoluer

Conseil traditionnel :
« Évitez à tout prix le scope creep. »

La réalité :

  • Le périmètre initial est défini au moment où la connaissance est la plus faible.
  • Dès que les utilisateurs voient Dynamics 365 Finance en action, de nouveaux besoins légitimes émergent.
  • Geler le périmètre trop tôt enferme l’organisation dans des processus inefficaces pour plusieurs années.

Cela ne veut pas dire qu’il faut tout accepter — mais plutôt :

Implantez un processus de Demande de changement (Change request) structuré.

  • Transparence
  • Traçabilité
  • Capacité de justification
  • Contrôle du projet sans rigidité excessive

Le vrai piège est de croire que le périmètre ne changera pas. Il changera. Toujours.

Prisme de la valeur d’affaires :
→ Les CR permettent de mesurer correctement les gains vs les coûts, incluant les bénéfices non monétaires : réduction des risques, conformité, contrôles, diminution du travail manuel.

Lectures recommandées :


4. « Aucune personnalisation » — Oui, mais le standard n’est pas toujours le meilleur choix

La phrase la plus fréquemment répétée :
« Restez standard. Bannissez les personnalisations. »

La réalité :

  • Le standard est générique, pas optimisé pour votre réalité.
  • Forcer des utilisateurs à suivre un processus inefficace entraîne des feuilles Excel, des erreurs et des problèmes d’audit.
  • Une petite personnalisation bien justifiée peut éliminer des milliers d’heures de travail manuel.

La personnalisation n’est pas le problème.
Les personnalisations non contrôlées le sont.

La vraie règle est :

Personnaliser seulement si la valeur dépasse clairement le coût.

La valeur inclut :

  • réduction du travail manuel
  • diminution des erreurs de rapprochement
  • amélioration des contrôles
  • conformité
  • évolutivité
  • réduction du risque

Lectures recommandées :


5. « Appliquez les meilleures pratiques » — Oui, mais elles dépendent du contexte

Les consultants déclarent souvent :
« Ceci est la meilleure pratique de l’industrie. »

Mais pour qui ?
Pour quelle taille d’entreprise ?
Quel niveau de maturité ?
Quel niveau de risque ?
Quel contexte réglementaire ?

Une meilleure pratique n’est jamais universelle — elle est toujours contextuelle.

Prisme de la valeur d’affaires :
→ Une meilleure pratique qui n’apporte aucune valeur n’en est pas une.
C’est un fardeau.

Lecture recommandée :


6. « Former les utilisateurs = adoption » — Faux : l’adoption commence plusieurs mois avant la formation

Autre simplification courante :
« La formation à la fin suffira. On va utiliser du train-the-trainer. »

La réalité :

  • L’adoption ERP est émotionnelle avant d’être technique.
  • Le plus grand frein est la peur : peur de se tromper, de perdre du contrôle, de ne pas comprendre.
  • Le train-the-trainer échoue souvent car les utilisateurs clés n’ont jamais été impliqués assez tôt.
  • Beaucoup voient le système pour la première fois juste avant la mise en production.

Résultat : anxiété, résistance, erreurs, surcharge de support.

La vraie adoption exige une implication précoce.

  • participation aux ateliers
  • exposition aux prototypes
  • démonstrations fréquentes
  • communication claire
  • boucle de rétroaction continue
  • explication du « pourquoi » du changement

Prisme de la valeur d’affaires :
→ L’implication précoce crée la confiance, la compréhension et une transition fluide — une valeur énorme, bien que non monétaire.

Lecture recommandée :


Conclusion — Le fil conducteur : nuance, ouverture et valeur d’affaires

Les projets ERP échouent lorsque les équipes appliquent des slogans sans réflexion.

Ils réussissent lorsque chaque décision — périmètre, MVP, documentation, personnalisations, CRs, meilleures pratiques, formation — est évaluée selon :

1. La valeur d’affaires

(monétaire et non monétaire)

2. Le contexte réel de l’organisation

(maturité, priorités, contraintes)

3. L’objectif fondamental du projet

« Pourquoi faisons-nous ce projet ? »

Parce qu’au final, le but n’est pas de suivre des slogans.
Le but est de créer de la valeur.

La nuance n’est pas un luxe — c’est la seule manière d’implanter un ERP qui fonctionne vraiment.


🔗 Version anglaise :


www.fitgapfinance.com/erp-best-practices-nuance-d365-finance


© FitGap Finance. Tous droits réservés.

Read more