Migration de données ERP : les pièges que même les équipes expérimentées oublient
La migration de données est souvent sous-estimée. Voici les pièges que même les équipes expérimentées oublient—et comment les éviter.
🧭 Introduction
Peu de sujets sont aussi sous-estimés que la migration de données dans un projet ERP.
Ce n’est pas la partie la plus visible, ni la plus “glamour” — mais c’est souvent celle qui détermine le succès (ou l’échec) du go-live.
Même dans les équipes expérimentées, les mêmes erreurs se répètent : responsabilités floues, validations incomplètes, ou priorités mal alignées entre TI et Finance.
Voici les pièges les plus fréquents — et comment les éviter.
⚠️ 1. Le piège de la responsabilité diffuse
“Tout le monde s’en occupe un peu… donc personne ne s’en occupe vraiment.”
- Le rôle du responsable de la migration est souvent mal défini.
- Les équipes TI extraient, les consultants transforment, mais les propriétaires des données (Finance, Achats, RH) valident rarement en profondeur.
- Sans une RACI claire, les erreurs passent inaperçues jusqu’au cutover.
🧩 Solution FitGap :
Définissez une matrice RACI spécifique à la migration.
Les validations doivent appartenir à l’entreprise, pas uniquement aux intégrateurs.
(Lien interne : fitgapfinance.com/matrice-raci-projet-erp)
🧮 2. Sous-estimer la complexité des données historiques
“On ne reprendra que deux années, ça ira vite.”
En réalité, la qualité et la structure des données existantes sont rarement homogènes.
- Minimisez la migration de données transactionnelles et privilégiez la migration de soldes.
- Si des transactions sont reprises, validez les conciliations entre auxiliaires et grand livre (inventaires, factures ouvertes, etc.).
- Un projet ERP apporte souvent un changement de paradigme (nouvelle structure de coûts, nouvelles dimensions analytiques…).
→ Ne sous-estimez pas les efforts de conversion, surtout si une interprétation manuelle est requise. - Les données du système source sont rarement parfaites : n’attendez pas le nouveau système pour régler des problèmes de qualité.
Nettoyez tôt pour éviter de migrer les déséquilibres et incohérences.
💡 Conseil :
Ne cherchez pas la perfection : assouplissez les règles pour les données migrées si nécessaire.
Par exemple, une structure de comptes plus souple pour les historiques peut éviter des efforts démesurés pour “faire rentrer” l’ancien monde dans le nouveau.
🧾 3. Ignorer la validation comptable et opérationnelle
Les équipes fonctionnelles valident souvent “en apparence” sans vérifier les impacts comptables.
- Les balances ou inventaires migrés ne sont pas rapprochés avec le système source.
- Les rapports post-migration ne “parlent pas” aux comptables.
- Résultat : incohérences dès le premier mois de clôture.
📊 Approche recommandée :
Pour chaque domaine (GL, AR, AP, FA, Inventaire), définissez des rapports de réconciliation signés avant go-live.
Formalisez un sign-off officiel des données, avec des responsables connus à l’avance.
(Lien interne : fitgapfinance.com/cfo-reprendre-controle-projets-technologiques)
🧱 4. Négliger la stratégie de bascule et la coordination inter-équipes
“On fixera les dates de bascule plus tard.”
- Les décisions liées à la stratégie de bascule (période de gel, dates à utiliser, durée du parallèle, etc.) sont souvent repoussées.
- Pourtant, elles conditionnent directement la réussite du go-live.
- Ces choix doivent être validés collectivement : TI, Finance, partenaires, opérations.
🧭 Bonne pratique :
Ciblez toujours la fin d’une période comptable pour la bascule.
Planifiez un gel des transactions clair et communiqué à toutes les parties.
Assurez-vous que la date de bascule est compatible avec les obligations de clôture financière.
(Lien interne : fitgapfinance.com/plan-de-bascule-erp-equipes-sous-estiment)
🧰 5. Ne pas planifier le support post-go-live
Le travail de migration ne s’arrête pas le jour du déploiement.
- Les erreurs de conversion génèrent souvent des tickets pendant plusieurs semaines.
- Les utilisateurs manquent d’outils pour corriger ou réimporter des données.
- Et surtout, le temps requis pour que l’organisation absorbe la nouvelle structure de données est souvent sous-estimé.
🧭 Bonne pratique :
Évitez d’imposer des contrôles trop stricts dès le départ (par exemple une structure de comptes trop rigide).
Laissez une période d’adaptation pour que les utilisateurs comprennent la logique du nouveau système et retrouvent leurs repères.
Créez une procédure de correction post go-live (“Quick Fix Process”) et conservez votre environnement de pré-production disponible plusieurs semaines après la mise en service.
🧩 En résumé
Une migration de données réussie ne repose pas sur des scripts parfaits, mais sur :
- une gouvernance claire,
- une validation financière rigoureuse,
- et une anticipation réaliste des contraintes terrain.
🎯 Règle d’or : ce que vous ne validez pas avant le go-live, vous le corrigerez après — à un coût bien plus élevé.
📘 Téléchargez la matrice RACI ERP (FR)
Pour éviter les zones grises dans votre projet, téléchargez notre matrice RACI complète :
Matrice RACI ERP (FR)